Depuis une bonne dizaine d’années, de New York à Paris, en passant par Londres, le klezmer, cette musique de fêtes et de lamentations que les juifs d’Europe centrale emportèrent avec eux, connaît un renouveau spectaculaire dont le pianiste Denis Cuniot fut ici l’un des pionniers. En effet, dès 1983, il entamait avec Nano Peylet, le clarinettiste de Bratsch, l’enregistrement de quelques disques qu’on n’a pas oubliés. Dans les années 1990, il fonde l’Orient Express Moving Schnorers. « Confidentiel Klezmer »(Buda Musique), son premier disque en solo, est une totale réussite, où la ferveur et la douleur du souvenir d’un monde disparu sont transfigurées par un jeu qui détaille les mélodies traditionnelles en recourant aussi bien à la rigueur formelle de la tradition classique qu’à la liberté souveraine du jazz.
BL
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