perpetuel Klezmer
Denis CUNIOT, pianiste klezmer
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Discours de remerciement pour la remise du prix Cukierman 2016 à Denis Cuniot

Discours de remerciement pour la remise du prix Cukierman 2016, le 28 juin 2016, à la mairie du 4ème arrondissement de Paris, par
Denis Cuniot, lauréat 2016

A DANK, « merci »
A HARTZIKN DANK « merci beaucoup »
A HARTZIKN DANK TSU ALE MITGLIDER FUN DER JOURI « merci beaucoup à tous les membres du jury »
A HARTZIKN DANK ROGER OUN HENRI CUKIERMAN « merci beaucoup à Roger et Henri Cukierman, Tsukerman »

ERSHTNS, VOLT IKH TSETEYLT DEM TSUKERMAN PRAYS MIT MAYN MAME VOS GEFINT ZIKH DO « tout d’abord, je voudrais partager le prix Cukieman avec ma maman qui est ici »
DI MAME IS GEBOYRN GEVORN IN VARSHE IN YOR NAYTNSN HUNDERT NAYN OUN TZVANTZIK « ma mère est née à Varsovie en 1929 »
ONGEKUMEN IN PARIZ IN NAYNTSN HUNDERT DRAYSSIK « elle est venue à Paris en 1930 »
ZI HOT MIKH NIT ARIBERGETRIBN IR MAME LOSHN « elle ne m’a pas transmis sa langue maternelle »
OBER A SAKH YIDDISHE KULTUR, « mais beaucoup de culture yiddish »
YIDDISHE KULTUR, OT ZI MIR YO GEGEBN ! « la culture yiddish, ça oui, elle me l’a donnée »

En fait si ! Elle m’a quand même transmis « le yiddish »…. Ou au moins 2 mots… A Brokh et Gevalt  !!! « malheur ! » et « au secours !!! »
Mais comme elle m’a prononcé ces 2 mots plus de 10 000 fois avec à chaque fois des intonations différentes, peut-être qu’en fait je connaissais déjà 20 000 mots en Yiddish !
Gevalt ? Gevalt ? Tiens, je me rappelle d’une histoire au moment de l’URSS STALINIENNE ET ANTISÉMITE

En Union Soviétique, Staline accusé par les occidentaux d’antisémitisme, décide de démontrer à la face du monde qu’il n’en est rien. Il propose alors à la communauté juive de désigner un porte-parole qui aura toute liberté pour exprimer à la télévision la réalité de leur situation. Cette intervention sera en direct et retransmise dans le monde entier. La « seule contrainte » est qu’elle ne devra pas dépasser 30 secondes !!!
Quelques uns des plus grands savants, intellectuels, artistes juifs se réunissent une première fois dans un local misérable, à la fois pour désigner le porte-parole et se mettre d’accord sur l’ensemble des contenus à exprimer.
Or ils arrivent très vite à la conclusion de l’impossibilité absolue de restituer l’étendue des problèmes les touchant sur une durée aussi courte, de plus pour une prise de parole aussi cruciale. Ils discutent et discutent entre eux, « zey grebsn », mais ils n’y arrivent décidément pas.
Autour d’eux passe régulièrement le très vieil homme qui est le gardien, l’homme à tout faire du local. Peu lettré, peu savant, il leur dit à intervalles réguliers, que lui, il veut bien intervenir lors de cette retransmission ! Il sait ce qu’il dira…
Tous les intellectuels évidemment se moquent de lui ! Qui es-tu, toi, pour te proposer ainsi ?!? Qui es-tu toi ?
A la fin de cette première séance de « brain storming », ils se séparent sans avoir trouvé la solution et conviennent de se retrouver la semaine suivante.
Des rendez-vous hebdomadaires se succèdent et leur impasse à trouver la bonne solution, la bonne intervention, demeure totale. Lors de ces rendez-vous, notre pauvre gardien continue à chaque fois à se proposer pour cette prise de parole devant le monde entier. Et nos savants continuent naturellement à le rembarrer.
Or, on arrive à la veille de l’émission en direct. Et force est de constater qu’aucune idée géniale n’a surgi de notre assemblée d’érudits. En désespoir de cause, et n’ayant aucune solution, ils acceptent donc la proposition du vieux gardien si peu savant.
« Et bien, si tu es toujours décidé, sois notre porte-parole demain à midi dans les studios de la télévision soviétique. Et n’oublie pas, le monde entier doit connaître précisément notre situation ! »
Arrive le jour fatidique, le vieil homme se rend au studio de la télévision d’État, accompagné des quelques intellectuels qui n’ont pas pas réussi à se mettre d’accord sur quoi dire à la face du monde, … en 30 secondes !
A midi, après que le commissaire politique du Politburo a annoncé la raison de cette initiative : démontrer au monde que le peuple juif d’URSS est libre et qu’il peut s’exprimer sans aucun risque. La preuve : la parole va maintenant être donnée au représentant de la communauté juive d’Union Soviétique qui aura toute liberté pour s ‘exprimer…
Notre homme avance vers le micro, se redresse, prend sa respiration… et CRIE : GEVALT !!!! « Au secours ! »

Bon après j’ai quand même entendu et appris : TSURES puis KEIN AYIN HORE… Un azoy vayter… « souci » puis « pas de mauvais œil » et « ainsi de suite »
Et puis dans la transmission de la langue, il y a eu aussi le « Petit Pépé »…Jérémy Rozemberg, Jarmusch.
L’oncle de ma mère. Elle l’appelait « Onkelou ». Et ma sœur Gisèle et moi, nous l’appelions Petit Pépé. En effet comme vous le savez, dans l’après-guerre, parfois, souvent, les rescapés, les survivants, ont « recomposé » une famille…Une famille recomposée qui n’avait pas la même signification que maintenant. Ainsi l’oncle de ma mère, Onkelou, s’est mis en ménage avec ma grand-mère et ainsi est devenu mon « grand-père », mon « Petit Pépé ».
Lui, il ne parlait pas le yiddish, il l’hurlait ! Il l’hurlait en se rappelant sans arrêt toute sa famille assassinée, toute notre famille assassinée : son fils Georges, 2 ans, sa fille Golda, 18 ans…
Il ne m’a pas transmis sa langue, son yiddish, mais l’histoire et les drames.
Bon il parlait un peu français aussi, ou plutôt, comme il le disait lui-même, il parlait français comme une vache espagnole ! Ce qui m’a permis d’inventer une blague. Oui, oui, j’ai inventé de toute pièce une blague yiddish… franco-yiddish :
Voilà. Connaissez-vous le seul mot de la langue française qui comporte 6 lettres dont 5 voyelles….? Non ? C’est un joli mot…C’est… OISEAU !
Et connaissez-vous aussi le seul mot de la langue française en 6 lettres là aussi qui comporte 2 Z et 1V ? Non ? C’est effectivement plus difficile à trouver… C’est ZVAZOU… Le Petit Pépé disait toujours quand nous prenions une photo : « Attention, le petit ZVAZOU va sortir !
Il y a une autre anecdote, que je n’ai jamais osé raconter à personne, dont je suis assez honteux. Le jour où au lycée, j’ai téléscopé les 2 langues le français et le yiddish, ou du moins le français du Petit Pépé ! Où les 2 langues sont rentrées en collision en moi.
J’étais en 5ème et assez immature car ayant plus d’1 an d’avance. Je me rappelle, répondant à l’oral à une question de mon professeur de français, qui d’ailleurs ne m’aimait pas, m’entendre dire, prononcer le mot suivant : ODUIT à la place de « au lieu », de « ou bien »… Le ODER Yiddish s’était transformé, métamorphosé en français en « oduit ». Or me concentrant avant de répondre, j’avais bien conscience que j’allais prononcer ce mot qui effectivement me paraissait un peu bizarre. Mais après avoir bien réfléchi, je l’ai lancé à la cantonade en étant sûr qu’il existait vraiment !!! Honteux… Bon j’ai redoublé ma 5ème !!!
Moi même, je « transmets », j’essaye, même si je ne suis pas le locuteur que j’aimerais être.
J’ai ainsi demandé à ma petite- fille Coline, ou du moins à ses parents, Tristan, mon fils, et Ludivine, sa femme, au moment de sa naissance, de me faire appeler par elle, « ZEIDELE »… Petit Zeide, petit grand-père. D’ailleurs ma maman chérie m’a évidemment dit que j’étais complétement tsedrayt, tsedrayt in kop, mishige, de me faire appeler ainsi par ma petite fille car cela était imprononçable pour un enfant…
LA PREUVE…Lorsqu’elle a eu 2 ans, ses parents sont partis avec elle en Chine à Shanghai pour une année entière. Tristan avait eu une bourse pour se spécialiser en médecine traditionnelle chinoise. Il est acupuncteur. Elle était partie alors qu’elle parlait encore assez peu.
Nous sommes venus avec Perrette les visiter à Shanghai. Et lorsque nous sommes arrivés dans leur appartement, Coline,que nous n’avions pas vue depuis 5 mois, a dit tout « naturellement » : « Oh Zeidele, Oh Perrette » !!!
Perrette, Perrette Salon est ma compagne, mon amour à qui beaucoup de mes disques sont dédiés en particulier mes disques en solo …
Sur ma transmission, il y a aussi Clara, ma fille… Elle a réalisé une œuvre incroyable lors de son épreuve optionnelle de danse au Bac. Seule, en autonomie absolue, elle a créé une chorégraphie sur les camps de la mort en s’appuyant sur la musique d’un Nigun enregistré par Yom et moi.
Chorégraphie, œuvre bouleversante, « récompensée » par un 20 sur 20 et surtout et plus important encore ayant provoqué les larmes et sanglots de l’ensemble du jury.
A DANK,
A HARTZIKN DANK
A HARTZIKN DANK TSU ALE MITGLIDER FUN DER JOURI, TSU DEM OYLOM « …. à vous tous »
IKH VIL OYKH ZOGN AZ IKH BIN ZEYER TSUFRIDN OUN ZEYER ONGERIRT « je veux dire aussi à quel point je suis heureux et ému »
IKH BIN ZEYER ONGERIRT « je suis très ému »
C’IZ A GROYSER KOUVED FAR MIR TSU BAKUMEN DEM DOZIKN ZEYER SHEINEM TSUKERMAN PRAYS TSVEY TOYZNT ZEKHSTSN « c’est un grand honneur pour moi de recevoir ce très beau prix Cukierman 2016 »
C’IZ A GROYSER KOUVED OBER C’IZ A BISL KHIDESHDIK « c’est un grand honneur…mais c’est un peu surprenant ! »
IKH RED NIT KEIN YIDDISH « je ne parle pas yiddish ! »
IKH LEYEN, FARSHTEY OUN SHRAYB A BISL, A BISELE, A KLEIN BISELE « je le lis, comprends, l’écris un peu un, petit peu, un très petit peu ! »
OBER IKH RED NIT KEIN YIDDISH « mais je ne parle pas yiddish ! »
MAYN MISHPOUKHE NOUMEN IZ NIT KEIN NOUMEN FUN EIROPE : FUN POYLN, GALITSYE, RUMENYE, LITE, BESARABYE, MOLDOVE, RUSLAND OUN AZOY VAYTER ! « Mon nom de famille n’est pas un nom de juif d’Europe, un nom venu de Pologne, de Galicie, de Roumanie, de Lituanie, de Bessarabie, de Moldavie, de Russie etc. »
NIT GEKUKT OYF ALE MAYNE KHISSROYNESS GIT IR MIR DOKH DEM PRAYZ ? « malgré tous mes défauts, vous me donnez quand même ce prix ? »
IR HOT A TOESS GEMAKHT ? « vous vous êtes trompé ? »
NEIN ?
En plus j’ai un autre gros défaut… ! Je joue d’un instrument qui n’a jamais existé dans les musiques populaires juives d’Europe, dans la musique que l’on appelle maintenant Klezmer… du piano !!!

D’ailleurs, je me rappelle une soirée où j’avais été invité, ainsi que Pierre Weikstein, par Robert Bober à l’accompagner lors d’une rencontre avec les lecteurs à la médiathèque de Blanc-Mesnil, il y a maintenant 19 ans.
Avec Pierre, à la clarinette ce soir-là, nous intervenions pour quelques intermèdes musicaux entre les différents moments où Robert parlait de son travail de cinéaste, de son livre « Quoi de neuf sur la guerre ».
À un moment, une jeune femme, une jeune lectrice, d’une trentaine d’années a pris la parole pour dire à quel point le piano, mon piano qu’elle entendait dans cette musique juive et klezmer lui était insupportable ! Insupportable parce qu’elle savait, elle, que le piano n’avait jamais existé dans ces musiques et que ce n’était décidément pas un instrument légitime pour les interpréter !!! Robert a pris la parole et a expliqué, m’a défendu.
Robert Bobert défend mon travail sur nos musiques yiddish et klezmer, depuis que je l’ai commencé en 1983. Avec sa femme, Elen, ils ont assisté quasiment à toutes mes créations, à tous mes duos, à toutes mes formations.
Je voudrais ici les remercier énormément, en amitié.
Et vous lire ces quelques phrases que Robert m’a offertes en 2009 :
« Denis Cuniot a placé le piano dans la musique klezmer. Tout naturellement. C’était il y a déjà vingt-cinq ans, en compagnie de Nano Peylet qui, lui, jouait de la clarinette. Alors, comme si elle n’avait attendu que cela, la musique klezmer vient de donner au piano toute la place ».

Pour remercier Robert je voudrais faire jouer la valse de son film « En remontant la rue Vilin », la valse que j’avais composée et qui s’appelle maintenant : Valse pour un ami…. C’est Rémy Yulzari qui va accomplir ce prodige de jouer seul à sa contrebasse l’ensemble de la partition, que je ne lui ai transmise qu’hier. Excuse-moi Rémy ! Merci d’être présent.

NIT GEKUKT OYF ALE MAYNE KHISSROYNESS GIT IR MIR DOKH DEM PRAYZ ? GIT IR MIR A MATOUNE ? « malgré tous mes défauts, vous me donnez quand même ce prix ? Vous me faîtes ce cadeau ? »
IR HOT A TOESS GEMAKHT ? « vous vous êtes trompés ? »
NEIN ?
PIANO KLEZMER … PIANO KLEZMER ? FAR VOUS ? « Piano klezmer, piano klezmer ? Pourquoi ? »
ALORS JE ME RAPPELLE AUSSI LE DISCOURS D’I.B. SINGER POUR SON PRIX NOBEL…

Discours I.B. SINGER

MEN FREGT MIR OFT, FAR VOS SCHRAIBSTU YIDDISH ? « on me demande souvent, pourquoi écris-tu en yiddish ? »
UN IKH VEL PRUVN GEBN OYF DER FRAGE AN ENTFER. « et je vais essayer maintenant de donner à cette question, une réponse »
MAYN ENTFER VET ZAYN A YIDDISHLEKHE- DOS HEYST-, IKH VEL ENTFERN MIT A FRAGE OYF A FRAGE « ma réponse sera une réponse yiddish ! En d’autres mots, je vais répondre à cette question, par une question »
DER ENTFER IZ : FAR VOS ZOL IKH NICHT SHRAYBN OYF YIDDISH ? « la réponse est : pourquoi je n’écrirais pas en yiddish ? »
VEL IKH BESSER SCHRAYBN OYF KHINEZICH, ODER OYF TERKISH ? « cela serait-il mieux que j’écrive en chinois ou en turque ? »
VI ZOGT MEN OYF TERKISH : « HAK NISHT KIN TSHAYNIK ? » UN VI ZOGT MEN DOS OYF ENGLISH ? VI ZOGT MEN DOS OYF ENGLISH ? « DREYT NISHT KEIN HITL », « FOLG MIKH A GANG ….UN AZOY VAYTER…. « Comment dit-on en turque, hak nisht kin tsaynik ? Et comment dit-on en anglais, comment dit-on cela en anglais, dreyt nisht kein hitl, folg mikh a gang… »

PIANO KLEZMER ! FAR VOUS ? FAR VOUS NICHT ? « Piano klezmer ! Pourquoi ? Pourquoi pas »
Et oui, comment pourrais-je exprimer… OÏ, le grand OÏ biblique en interprétant Bach, Mozart, Beethoven… tous ces merveilleux compositeurs ? Et comment faire entendre OT OT OT ? Non décidemment j’ai besoin de jouer du piano yiddish, du piano klezmer !
CUKIERMAN PRAYZ FAR MIR ? FAR VOUS NICHT  ? « Le prix Cukierman pour moi ? Pourquoi pas ? »
C’IZ VUNDERLECH OUN VUNDER SCHEIN ! « C’est merveilleux et très beau »
Nu mayn gantze muzik, mayn gantze arbet vi a musiker dertseylt main libe far der yiddisher kultur oun der yiddisher shprakh. « Alors… tout mon travail, tout mon travail de musicien raconte mon amour pour la culture yiddish et pour la langue yiddish »

J’écrivais en 2007 dans le livret de Confidentiel Klezmer :

« Il y a 25 ans, je suis devenu ce vieil enfant qui prend ces thèmes et les imagine plusieurs heures par jour. Mes visites de plus en plus intenses dans ce répertoire sont devenues mon inspiration, ma création, ma nécessité. Le Klezmer est ma parole musicale : je dis la vie et l’homme, l’avant et l’après. Les poètes yiddish et les Klezmorim sont en moi, plus forts que moi. « Trop forts que moi » comme disent les Africains.
Ma matière sonore dit mon corps, mon âme et l’histoire tragique. Elle exprime ma substance… Je dédie ce disque, mes confidences, à tous les poètes et musiciens du monde yiddish et klezmer. »

Je me rappelle une des premières fois où je suis venu ici pour la remise du prix Cukerman…
C’était pour Cyrille Fleishmann Je veux que nous pensions à lui maintenant et lui faire ce petit hommage en contant sa nouvelle « Été » extraite de « Nouveaux rendez-vous au métro Saint-Paul » (de la page 33 à la page 38)
« Dès qu’Albert sonnait à la porte du deuxième étage….
……………………C’est sûrement pas à Trouville qu’on trouve des croissants avec un p’tit fils ! »
Pour finir, une dédicace spéciale à Gilles Fruchaux, de Buda Musique, qui me permet de réaliser tous mes disques, à toute ma famille présente aujourd’hui, ma mère, ma sœur Gisèle et son compagnon Paul, ma fille Clara, ma compagne Perrette Salon, Annie et Marcel Baraban, Sylvie Rozemberg, Jocelyne Méleliat-Benchimol, à mes amis du Centre Médem, du Cercle Bernard Lazare, du Cercil, au FSJU, à tous mes amis présents ce soir et de nouveau bien sûr au jury, en particulier Henri Minczeles, Claude Hampel, Bernard Kanovitch, Max Kohn, Lise Amiel–Gutmann, présents aujourd’hui, et à Henri et Roger Cukierman.
Un grand merci aussi à Bruno Girard et Rémy Yulzari qui me font l’honneur et l’amitié d’avoir accepé de jouer avec moi pour conclure cette cérémonie…

A DANK,
A HARTZIKN DANK, YIDDISH ZOL LANG LEBN ! Longue vie au yiddish !

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