perpetuel Klezmer
Denis CUNIOT, pianiste klezmer
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Trad mag mars avril 2007

TRAD MAGAZINE - Bravo !!!

Repéré comme le concepteur d’une catégorie nouvelle dont il ne cesse pourtant de s’étonner, à savoir le « piano klezmer », Denis Cuniot a développé une vision particulière de l’instrument, nous rappelant sa parenté avec le cymbalum en introduisant par là même des modes de jeu d’une originalité qui, peu à peu, font école. Pour mémoire, une carrière musicale conséquente l’a amené dans les années récentes à une fructueuse collaboration avec le clarinettiste Yomguih.

Il poursuit avec cet album une exploration soliste de l’instrument et du répertoire des musiciens juifs d’Europe Centrale dans une déclinaison extrêmement personnelle et créative. Sans doute peut-on remarquer que toute interprétation suppose de développer une conception particulière puisque c’est justement le sens de l’acte musical. Il s’agit de bien autre chose : une évocation de tableaux sonores qui surgissent au gré d’une imagination traversée par une riche palette de sentiments allant de la gaieté à la tendresse, parfois même à la douleur.

Là où d’autres utiliseraient le répertoire klezmer comme alibi, Cuniot l’offre comme un fondement d’émotions qu’il transcrit sur l’instrument. En d’autres termes, la culture klezmer imprègne suffisamment l’artiste pour qu’il ne soit à aucun moment question d’en restituer des bribes dans un propos qui ne relèverait que de choix esthétiques. Ici, l’engagement est évident et nous en dit bien plus que ces touchantes mélodies.

Les airs se prêtent avec évidence aux multiples idées qui semblent surgir « chemin faisant » : le fil du discours n’est à aucun moment rompu ; illustration de ce que peut être une improvisation hors des sentiers battus, attestant que celle-ci s’applique aisément à bien des formes et que le vocabulaire déployé peut parfaitement être endogène.

La sincérité qui guide l’interprétation ne laisse à aucun moment s’installer une quelconque complaisance par l’introduction de traits qui nuiraient au propos.

Le piano conçu comme vecteur d’émotions offre une palette sonore aussi large que celle des sentiments exprimés ; l’auditeur est plongé dans un univers où s’entrecroisent les résonances d’un tissu harmonique qui ne se refuse aucune audace ; les risques pris sont parfaitement assumés.

Soulignons une prise de son en tout point remarquable.

Un album qui n’use d’aucun artifice de studio et atteste d’une grande maturité

Jean-Patrick Hélard
Trad Mag, mars-avril 2007

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