RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
AVIS ET RAPPORTS DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL - 2004
Rapport présenté par M. Jean-Marcel Bichat
L’ENSEIGNEMENT DES DISCIPLINES ARTISTIQUES À L’ÉCOLE
Année 2004. - N°4 NOR : C.E.S. X00004003V Mercredi 18 février 2004
http://www.conseil-economique-et-social.fr/ces_dat2/2-3based/base.htm
4.1. Marcoussis
Marcoussis est une petite commune de l’Essonne (7 000 habitants) qui a choisi d’inscrire parmi ses priorités politiques la démocratisation de l’accès à la culture et particulièrement à l’enseignement des disciplines artistiques. L’un des instruments clés de cette politique a été le conservatoire de musique devenu aujourd’hui « Ecole des Arts » qui compte plus de 1 500 adhérents.
Selon le directeur du conservatoire, Denis Cuniot auditionné par la section, l’un des indicateurs de réussite de l’aventure atypique menée par l’équipe municipale est le pourcentage élevé d’adolescents encore présents au conservatoire, alors que les élèves « abandonnent » traditionnellement l’enseignement de la musique au bout de trois ans.
Tout en étant persuadés que la culture et l’éducation artistique peuvent changer une ville, les élus ont aussi été confrontés aux difficultés et choix budgétaires imposés par la poursuite de cette politique.
En 1991, la municipalité tente d’imposer un « numerus clausus », contesté par l’équipe pédagogique, qui y voit un choix élitiste, contraire aux choix politiques de démocratisation de l’art sur la durée.
Parents et élèves se mobilisent pour défendre leur directeur démissionnaire et imposent la poursuite du projet à l’équipe municipale. L’ensemble des citoyens de la ville s’était approprié un projet politique original et acceptait par cette mobilisation de le financer.
En 1995, une nouvelle équipe municipale crée l’« Ecole des arts de Marcoussis », élargissant l’expérience à la danse (danse classique, danse moderne, jazz, danse contemporaine), au théâtre et aux arts plastiques.
Une série de mesures a été instaurée, de nouveaux moyens ont été accordés, les professeurs ont été titularisés, une modulation des tarifs en fonctions du quotient familial instaurée, pour les enfants comme pour les adultes.
Ces derniers sont acceptés « au prix coûtant ». On notera que cette pratique du quotient familial est assez rare dans les conservatoires municipaux.
Le budget de l’« Ecole des Arts » représente 8 % du budget de fonctionnement et l’ensemble du budget de la culture de la ville, y compris programmation des diverses créations, représente 13 % du budget de la ville.